ETAPE N°8 Aidzidine / Tidjikja : 450.83 km
Transfert Bivouac / départ : 3.05 km
Spéciale Aidzidine / Tidjikja : 429.01 km
Liaison Tidjikja / Bivouac : 18.77 km
Ce secteur sélectif comportera deux ravitaillements moto dont le premier après 70 km. La raison est que le milieu de la spéciale est compliqué d’accès pour les camions KERO. Le début de cette très belle spéciale est inédit avec du sable jusqu’à la passe de Tifoujar, avec ensuite un plateau très empierré, pas très rapide, jusqu’au village de Maaden. Viendra ensuite la descente dans la vallée blanche avec au bout, un passage de dunes relativement difficile. La piste évoluera alors au cœur de différents oueds jusqu’à la passe d’Elnouk. A partir de là, il s’agira d’une portion jamais empruntée par le Rallye, en partie en hors-piste dans des paysages magnifiques. Un beau franchissement de dunes situé juste à côté de la route d’assistance pourra intéresser les journalistes après le CP3. Jusqu’à la fin, ce sera relativement roulant mais la navigation sera très difficile en raison de l’absence de traces puisque personne n’évolue jamais dans ce secteur.
UNE JOURNÉE MAURITANIENNE DES PLUS INTENSE SUR L’AFRICA ECO RACE ®
La direction de l’AFRICA ECO RACE ® l’avait annoncé hier soir au briefing de Aidzidine, cette 8ème étape serait une des plus belles mais aussi une des plus difficiles de cette 12ème édition. Ils avaient raison car à 19h00, heure mauritanienne, seulement une trentaine de motos et une quinzaine d’autos, camions et SSV étaient rentrés au bivouac. Sachant que les premières motos s’étaient élancées à 7h30 ce matin et que la spéciale faisait 429 km, il est facile d’imaginer la difficulté du parcours composé de pistes sablonneuses, d’oueds et de cordons de dunes, le tout au cœur de paysage à couper le souffle. En fait, une vraie étape africaine dans la pure tradition de l’AFRICA ECO RACE ®.
Il fallait voir le sourire de Lyndon POSKITT à l’arrivée plantée à 5 km de Tidjikja, ville située à l’Est d’une région considérée comme la plus belle du pays. En effet, le Britannique venait de remporter ce qu’il a décrit comme la plus belle étape et la plus dure de sa carrière de pilote de Rallye Tout Terrain. Au total, plus de 8 heures de moto sur des terrains comportant toutes les difficultés rencontrées dans la discipline et donc, une superbe performance pour le pilote de la KTM N°100. L’aventurier anglais s’impose pour 00:02:15 devant l’étonnant Italien Giovanni GRITTI sur HONDA. En 3ème position, on retrouve Pal Anders ULLEVALSETER qui a tout tenté pour s’échapper aujourd’hui. Cela a failli marcher puisque le Norvégien comptait 15 minutes d’avance sur Alessandro BOTTURI au ravitaillement. Hélas, le pilote KTM a ensuite jardiné et s’est fait rejoindre par ses petits camarades avec lesquels il a roulé jusqu’à l’arrivée. Parmi eux figurait BOTTURI qui, du coup, place sa YAMAHA en 4ème position à 00:02:01 de ULLEVALSETER sur qui il compte encore 00:02:05 d’avance au général. Autant dire que rien n’est encore joué entre les deux hommes. Mauvaise opération en revanche pour l’italien Paolo LUCCI qui, en terminant 5ème à 00:13:58 de POSKITT, perd sa 3ème place provisoire. L’Australien Matt SUTHERLAND était très marqué à l’arrivée mais il a vite retrouvé le sourire lorsque les commissaires lui ont annoncé qu’il était le 6ème motard à passer la ligne. Comme toujours dans le dur, le Slovaque Martin BENKO a fait preuve d’efficacité en terminant 7ème à un peu plus de 30 minutes. Il devance l’Américain Michael JONHSON, auteur d’une véritable performance et l’étonnant Mexicain Juan Pablo GUILLEN, 1er des motos de plus de 450 cm3, aussi sympathique qu’efficace sur une moto. Le Polonais Pawel STASIACZEK complète le top 10. Du côté de la catégorie MOTUL XTREME RIDER, le Suédois Anders BERGLUND termine 15ème et le voilà à présent bien installé en tête de la catégorie des pilotes malles motos puisqu’il est 10ème du général provisoire.
Sur quatre roues, la spéciale a été encore plus longue qu’en moto puisque le meilleur temps est de 08:19:17. L’auteur de ce temps est un extraordinaire vainqueur puisqu’il s’agit de Geoffroy NOEL DE BURLIN. Le mot extraordinaire n’est pas trop fort pour plusieurs raisons. Tout d’abord, ce pilote belge de 40 ans évolue au volant d’un « petit » SSV POLARIS. Ensuite, il roule en solo, c’est-à-dire sans co-pilote. Enfin, il est paraplégique. L’exploit est d’autant plus fort qu’il s’agissait d’une spéciale particulièrement difficile de laquelle bon nombre de personnes valides et en équipage ne sortiront que dans la nuit. Derrière cet extra-terrestre, on retrouve à 00:01:04, un autre SSV à savoir le CAN AM X3 de Loïc FREBOURG et Franck BOULAY, sorti en tête mais pénalisé de 12 minutes pour un problème sportif au ravitaillement. En 3ème position, on retrouve Patrick et Lucas MARTIN sur leur Tarek MERCEDES. Les Français terminent à 00:04:06 et ils en profitent pour prendre la tête du général provisoire Auto – Camion – SSV. Il faut dire que les camions, qui animaient le haut du tableau depuis le début de l’épreuve, ont souffert aujourd’hui. En effet, les belges Igor BOUWENS, Ulrich BOERBOOM et Frits DRIESMANS, leaders du classement général avec leur IVECO, ont été victimes d’un plantage dont ils ont mis plus de 2 heures à sortir. Même galère pour le MERCEDES des Hollandais Johan ELFRINK et Dirk SCHUTTEL arrivés à près de deux heures. Enfin, les Belges Noël ESSERS, Marc LAUWERS et Tijs VRANKEN ont couché leur MAN sur le flan. Ils ont néanmoins réussi à terminer la spéciale après avoir été remis sur leurs roues par un camion balais de l’organisation. Quant à Miklos KOVACS, Lazlo ACS et Peter CZEGLEDI, ils ont également « tanké » leur SCANIA contre un énorme rocher. Les Hongrois ont cependant eu la chance d’être sortis rapidement par l’autre SCANIA de leurs compatriotes Karoly FAZEKAS, Albert HORN et Peter CSAKANY, qui signe en passant le 4ème temps du jour, devant le SSV CAN AM solo du Hollandais Sander DERIKX. Parmi les autres héros de cette spéciale, les Français Patrice ETIENNE et Jean-Pierre SAINT MARTIN se classent 6ème devant leurs co-équipiers Benoit FRETIN et Cédric DUPLÉ, toujours leader de la catégorie SSV XTREME RACE. Un mot enfin sur Tomas TOMECEK. Le Tchèque, en solo sur son camion TATRA, s’octroie le 8ème temps de la spéciale et il pointe désormais en 4ème position du classement des mastodontes du désert derrière KOVACS, BOUWENS et FAZEKAS.
Demain, jeudi 16 janvier, les assistances et l’organisation resteront au bivouac installé à une dizaine de kilomètres de Tidjikja puisque l’étape est une boucle de 415 km. Ce sera probablement la plus belle spéciale de l’AFRICA ECO RACE ® 2020 au niveau des yeux mais pas forcément de tout repos pour les machines et les hommes.