ÉTAPE 8 : 453 km
LIAISON : TIWILIT / ELB JRAIK : 23 km
SPÉCIALE : ELB JRAIK / AZOUGUI : 425 km
TRANSFERT BIVOUAC : 5 km
Après une petite liaison matinale qui permettra de mettre les moteurs à la bonne température, les concurrents emprunteront une nouvelle piste qui les conduira tout de même au puits de la veille avec, par conséquent de nouveau les dunes à perte de vue. Cette fois, la direction sera différente et les dunes également puisqu'elles seront plus grandes et moins enchevêtrées que la veille. Surtout ils sortiront assez rapidement de ce cordon pour évoluer ensuite dans de grandes plaines sablonneuses. Un parcours qui montera dans les vallées en contournant Akjoujt par la gauche déjà emprunté sur l' AFRICA ECO RACE®. Il y aura ensuite une partie plutôt mauvaise avec de la tôle très ondulée sur une sorte de digue où il y aura moyen de faire des bêtises. Une belle portion de navigation, avec notamment la montée de la magnifique passe d'Azougui, marquera la fin de cette spéciale relativement copieuse.
MARDI 10 JANVIER 2017
TIWILIT / AZOUGUI
Etape : 453 km
LIAISON TIWILIT / ELB JRAIK : 23 km
Secteur Sélectif ELB JRAIK / AZOUGUI : 425 km
Transfert bivouac : 5 km
LA BATAILLE DE MAURITANIE A COMMENCÉ
Cette 8ème étape entre Tiwilit et Azougui ne comportait pas de difficulté majeure. Pourtant il s'est passé pas mal de choses entrainant la modification des podiums provisoires, aussi bien en moto qu'en auto. Plus que jamais cette 9ème édition est ouverte et à trois jours de l'issue, bien malin est celui qui donnera les noms des vainqueurs Moto et Auto.
ULLEVALSETER EN GENTLEMAN
Tout au long de sa longue carrière, Pal Anders ULLEVALSETER a toujours été un modèle de fairplay. Il vient encore d'en faire la démonstration sur cette spéciale entre Elb Jraik et Azougui longue de 425 kilomètres. Parti en tête ce matin, le Norvégien avait été rapidement rattrapé puis doublé par Gev SELLA. Le jeune Israélien a même compté un peu plus de 8 minutes d'avance sur son adversaire. Hélas, au CP3, la KTM de SELLA s'est immobilisée en panne sèche de carburant. Un vrai coup dur pour le leader de l'épreuve. Mais depuis la première édition de l'AFRICA ECO RACE, on ne compte plus les gestes de solidarité entre participants et même entre adversaires. C'est ça, l'ambiance unique de l'AFRICA ECO RACE®. Aujourd'hui encore, la catégorie moto n'a pas échappé à la règle puisque Pal Anders ULLEVALSETER s'est arrêté pour dépanner Gev SELLA. Un geste que le Norvégien commentait à l'arrivée : " Je me suis arrêté naturellement, comme je l'ai toujours fait pour aider un motard ayant un problème. Je lui ai donné un peu d'essence. Je voyais bien dans ses yeux qu'il aurait voulu plus mais ce n'était pas possible car je devais aussi penser à moi. Il a réussi à terminer, c'est le principal ! " Un gentleman le double vainqueur de l'épreuve ! Suite à cet incident, Gev SELLA, a dû rouler doucement pour rejoindre l'arrivée, perdant du coup 13'23'' sur Pal Anders ULLEVALSETER qui s'est adjugé sa deuxième victoire de spéciale consécutive. Harite GABARI, que nous avions à tord annoncé hors course hier, puisque sur l'AFRICA ECO RACE® cette sanction n'arrive qu'après trois étapes non validées, a obtenu une magnifique 3ème place à 15'54''.
Encore une fois il a fallu attendre un long moment pour voir arriver les autres deux roues avec Martin BENKO 4ème à 47'46'', Jan ZATKO 5ème à 55'21'' et Stefano PELLONI à 56'09''. Aleksandr MAKSIMOV avec son Quad YAMAHA est toujours dans le peloton de tête puisque le Russe termine 7ème à 56'09''.
Chaque jour apportant son lot de mauvaises nouvelles, c'est aujourd'hui Paolo CECI qui n'a pas échappé à la règle. L'italien a en effet cassé l'embrayage de sa HONDA Africa Twin juste avant le CP1 et il rentrera donc sur le camion balai.
Au classement général, Gev SELLA conserve le leadership mais il voit revenir sur lui Pal Anders ULLEVALSETER à 36'24''. Autant dire pas grand-chose lorsque l'on regarde ce qu'il reste comme chemin à parcourir jusqu'à Dakar. Pour la troisième marche du podium, rien n'est encore joué entre Martin BENKO, Stefano PELLONI et Jan ZATKO, séparés d'une trentaine de minutes.
SERRADORI DEUX ANS APRÈS
Il y a tout juste deux ans, c'est à Azougui, joli village mauritanien planté au cœur des dunes, que Mathieu SERRADORI avait remporté la première spéciale de sa carrière en Rallye Tout Terrain au volant d'un " petit " Predator. Depuis, le pilote français a obtenu d'autres succès avec son Buggy SRT, notamment la Coupe du Monde FIA 2016 en deux roues motrices. Il s'impose aujourd'hui pour la seconde fois depuis le passage de l'AFRICA ECO RACE® en Mauritanie. Autant dire qu'il avait le sourire à l'arrivée : " Ayant été retardé hier par le système de gonflage des pneus, nous avions décidé aujourd'hui de nous en passer et donc de jouer le tout pour le tout. Fabian LURQUIN, mon navigateur a fait un sans faute et j'ai attaqué tout au long de la spéciale pour ne pas m'ensabler. Le résultat est là et je suis très heureux de m'imposer ici où j'avais créé la surprise en 2015. C'est pour vivre de tels moments que je fais de la compétition ! "
Tous s'accordaient à dire que cette spéciale était magnifique pour la vue et pour le pilotage. Cependant, il y a fort à parier qu'Andrey KARGIMOV, au volant de son KAMAZ, n'a pas eu le temps d'admirer les paysages puisqu'il signe le 2ème temps à 7'53'' du vainqueur. Le premier du classement camion devance de 40 secondes le Buggy LCR30 de Patrick SIREYJOL, enfin épargné par les problèmes de direction assistée. Beau retour également aux avants postes pour les deux Buggies OPTIMUS de Pascal THOMASSE et Guillaume GOMEZ, respectivement 4ème et 5ème, mais également pour le Bugga One de Jean Antoine SABATIER, 6ème, devant Remy VAUTHIER dont l'OPTIMUS a été entièrement reconstruit dans la nuit, et Miroslav ZAPLETAL toujours aussi redoutable au volant de son HUMMER.
Décidemment le tracé du jour a été plutôt favorable aux camionneurs puisque Sergey KUPRIANOV termine 9ème avec son KAMAZ hybride, 14 secondes devant le TATRA de Jaroslav VALTR.
Ce mardi 10 janvier n'était pas vraiment la journée des deuxièmes du général puisque après Paolo CECI en moto, c'est Andrey CHEREDNIKOV qui a perdu gros aujourd'hui. En effet, après avoir percuté un Buggy cherchant sa route en slalomant dans les dunes, le FORD RAPTOR est resté immobilisé de longues minutes pour réparer le radiateur percé dans l'incident. Au final, plus d'une grosse heure de perdue et cinq places au général.
Ce genre d'étape un peu moins difficile permet aussi à certains concurrents ayant eut des problèmes mécaniques à un moment donné de se refaire une santé moralement. Ce fut le cas aujourd'hui pour Xavier LORMAND, 18ème sur le plus petit Buggy du plateau, de Miklos KOVACS, 21ème au volant de son magnifique SCANIA ou encore de Philippe BOUTRON, 22ème avec le Buggy SODICARS.
Un mot pour finir sur Thierry MAGNALDI. A l'heure où nous écrivons ces lignes, tout le Team Two Wheels Drive fait route directement vers Dakar. En effet, hier, le second moteur du Buggy de Thierry MAGNALDI et François BORSOTTO ayant également donné des signes de faiblesse après la spéciale, la décision de ne pas poursuivre la course a été prise.
En ce qui concerne le classement général Auto / Camion, bien que 11ème aujourd'hui avec sa MINI, Vladimir VASILYEV continue de mener la danse avec 1h34'42'' d'avance sur Pascal THOMASSE. Un matelas d'autant plus confortable pour le Russe car le Français est sous la menace direct du KAMAZ de Andrey KARGINOV, 3ème à seulement 6'27'' de l'OPTIMUS.
Cette AFRICA ECO RACE® 2017 est décidément de plus en plus passionnante et les deux jours à venir pourraient encore apporter quelques rebondissements, comme ce fut le cas sur les deux dernières éditions.
Mercredi 11 janvier, la 9ème étape conduira la caravane de l'AFRICA ECO RACE® à Akjoujt. Les véhicules d'assistance n'auront que 200 kilomètres à effectuer. En revanche, pour les concurrents, la spéciale de 391 kilomètres devrait être copieuse en navigation et surtout piégeuse compte tenu de la chaleur et du vent présents en ce moment dans cette région de Mauritanie.